top of page
Mettre son Ami en Cage

  La cage est un outil très populaire mais souvent utilisé abusivement ou au contraire, vu comme une cruauté. Il est essentiel de comprendre cet outil pour en tirer le maximum sans nuire au chien.

  La plupart des éleveurs, animaleries et refuges conseillent de nos jours d’utiliser une cage pour éduquer son chien. Une grande partie de propriétaires de jeunes chiens utilise cet outil, d’autres considèrent l’idée comme cruelle, d’autres encore en abusent et le chien y passe son existence jusqu’au point de développer des troubles de comportement. Pour ceux qui veulent l’utiliser, on recommande parfois une petite cage, parfois une grande cage. Les conseils diffèrent d’une personne à l’autre et il devient difficile de s’y retrouver… Je vais donc tenter de vous éclairer un peu sur l’emploi de cet outil qui peut être très profitable si on s’en sert correctement et comment éviter des effets négatifs possibles.

  Commençons par l’idée de mettre un être vivant en cage. Beaucoup d’amoureux d’animaux n’aiment pas le faire et c’est compréhensible. Il faut cependant comprendre la différence entre emprisonner un animal dans une cage et lui fournir un refuge, sa chambre favorite, un endroit où il se sentira en sécurité, tranquille et où il aimera aller s’allonger par lui-même. De nos jours, il est utile d’avoir un lieu désigné sécuritaire pour un chien, tellement d’accessoires de maison peuvent s’avérer soit dangereux pour un jeune chien explorateur, soit simplement agréables à mâcher et coûteux à remplacer. Apprendre au chien de bien tolérer être séparé pour des laps de temps raisonnables, prévient des morsures ou autres problèmes: on peut y refugier un chien nerveux lors d’une visite d’enfants bruyants par exemple. Avec nos horaires chargés, ce n’est pas tout le monde qui peut se payer une gardienne pour le chien et s’assurer qu’il ne fait pas de bêtises quand on ne l’a pas à l’oeil.

   Les conséquences négatives résultant d’une utilisation incorrecte de la cage peuvent être nombreuses; parmi celles-ci, on constate (liste non exhaustive) :
– vocalisation excessive quand attaché, enfermé ou autrement restreint
– claustrophobie
– hyperactivité
– léchage/mâchouillement excessif parfois des flancs ou des pattes jusqu’à l’apparition de blessures
– agressivité
– etc.
  Nul besoin d’en arriver là si on veut se servir de la cage comme une aide à l’apprentissage et non comme une cage de zoo ou un lieu de séquestration pour chien à problème.

    Les avantages que l’on peut tirer de l’utilisation correcte d’une cage sont les suivants :
– accélère l’apprentissage de la propreté chez un chiot ou un chien adulte
– limite les dégâts lors de nos absences
– peut rassurer un chien
– aide à calmer un chien
– peut réduire l’aboiement en votre absence
– utilisé dès le jeune âge, développe des bonnes habitudes de façon permanente sans plus tard avoir besoin d’une cage.
– prévient des inscidents, des morsures et l’apparution de certains problèmes
– et surtout, surtout… elle assure la sécurité d’un chiot ou d’un chien immature!!

  Le plus important de tout est la sécurité. Un jeune chiot est comme un bébé : il veut tout voir, tout toucher, tout goûter. On ne laisse pas nos bambins sans surveillance dans une cuisine, il en est de même pour les chiots. Le chiot, en plus de détruire des objets de valeur, peut facilement lécher des prises de courants parce que votre fils y a touché il y a trois jours avec des mains qui sentaient les croustilles. Il peut grignoter des fils électriques, s’électrocuter et même causer un feu. Des chiots ont été retrouvés morts car ils s’étaient étouffés avec des bouts de sofa, s’étaient empoisonnés en mangeant la peinture et le plâtre des murs, avaient tiré sur la nappe et avaient fait tomber un pot de fleurs trop lourd qui leur avait fracassé le crâne… Et tout ça parce que leur maîtres trouvaient cruel de les laisser en cage ou dans un enclos et ne réalisaient pas les risques.
   Il est très plaisant d’avoir un chien qui peut être laissé libre dans la maison, mais il faut le lui enseigner. Un chiot ne vient pas au monde en comprenant ce qu’il a le droit de mâchouiller ou non. Très tôt, il éprouve le besoin d’explorer et il est judicieux de combler cette envie, mais seulement en notre compagnie et sous notre supervision, et de lui apprendre quels objets lui sont accessibles.
  Premièrement, l’exploration en votre présence sera sécuritaire autant pour votre chiot que pour vos biens.
Deuxièmement, vous pourrez en profiter pour lui apprendre ce qui se mâche (ses jouets, ses os, ses bâtons) ou non. Dans le cas d’une erreur, simplement rappelez le chiot et rediriger en félicitant vers le bon objet. Rendez l’objet non souhaité à servir de jouet ennuyant ou peu accessible avec des barrières ou autres méthodes de gestion d’espace. Plus vous cultivez les bonnes habitudes et renforcez le choix de mâchouiller les objets appropriés, plus le chiot prendra des bonnes habitudes et aura besoin d’être limité dans l’espace de moins en moins en maturant.
   Troisièmement, être présent, encourager et guider votre chiot lors de ses explorations développe une belle complicité entre vous et le chiot. Dès le début, vous vous rendez intéressant et important à ses yeux, en contraste avec l’image de  "police" que beaucoup de chiens se font de leurs humains qui arrivent pour le chicaner à chaque fois qu’il commençait à s’amuser (et qui résultent en chiens qui se cachent pour faire des bêtises).

  Arrivé à un âge moins  "mâchouilleur" , vers 6-7 mois, le chiot entre en période d’adolescence. Il a normalement fini de tout mettre dans sa bouche ‘juste pour voir’ et semble plus mature. Il se peut qu’il ne fasse plus de dégâts. On se dit que la période des pousses de dents, ouf, est terminée.... mais non! Les molaires bien en arrière des mâchoires poussent, eux, plus tard que le reste de la dentition qui devrait être en place vers 6 mois. Quelque part entre 6 et peut-être 18 mois, ces grosses dents vont pousser ce qui est évidemment inconfortable pour le jeune chien! Pour se soulager, il a besoin de gruger gruger gruger, et souvent des objets assez solides. Trop souvent, cette importante deuxième pousse de dents est complétement ignorée et on blâme une mystérieuse "crise d'adolescence" les destructions du jeune chien. Il est triste lorsque le chien se fait chicaner et entre en conflit régulièrement avec son humain juste parce que celui-ci ignore que son chien a mal aux gencives. Je me souviens de notre Mishtamek d'à peine 13kg qui passait un bullystick géant par jour à cet âge, sinon, les murs pouvaient y passer!

 Entre 6 et 18-24 mois, c'est la période de grands changements hormonaux, donc, après avoir été bien sage pendant 2 mois, le jeune chien peut, un jour avoir une nouvelle idée et réagir sous l’impulsion. Plusieurs chiens, à cet âge, semblent temporairement oublier des 'règles' qu’ils connaissaient bien. Ceci est normal dû aux changements internes du cerveau du chien adolescent: pour vulgariser grossièrement, le cerveau juvénile encore en développement fait des nouvelles connections et en 'perd' d'autres. Parfois, les changements se font un peu plus doucement et parfois, oups, on semble avoir 'débranché' tellement du jeune chien qu'il ne se reconnait plus lui-même!  

  Beaucoup de gens trouvent que leur chien est devenu raisonnable à 7 mois et le laissent libre pour la journée. Tout va bien pendant 2 semaines ou 2 mois et un jour, BANG, le désastre! Je me souviens de Lolly, une gentille Labrador qui était libre pour 6 heures pendant le jour depuis environ 1 mois sans aucun problème. Et puis, un jour, sa famille est revenue pour trouver le salon comme après le passage d’un ouragan : les rideaux étaient par terre, déchirés en morceaux; l’écran de la télévision était craqué (le bâton des rideaux était gros et pesant et a fait bien des dégâts en tombant); une étagère était renversée et du verre, qui se trouvait dessus, était brisé. Heureusement la famille de Lolly l’aimait beaucoup. Ils ont compris leur erreur plutôt que de l’envoyer à la SPCA (ils étaient avertis!) et étaient heureux qu’elle n’ait eu que quelques coupures aux coussinets (le verre) qui ont vite guéri. Ce qui est probablement arrivé, c’est que la fenêtre avait été laissé légèrement ouverte cette journée là et qu’il ventait. Les beaux rideaux ont du bouger avec le vent d’une manière invitante pour un jeune chien qui a probablement voulu les attraper et a sauté dessus. Et puis le tout est tombé, ce qui a fait faire un saut à Lolly qui a alors renversé l’étagère à coté… Comme tout bon Labrador, malgré ses coupures, elle a décidé de revenir sur les lieux du drame quelques temps après et s’est vengée en déchiquetant le rideau. Lolly est une bonne chienne qui ne voulait pas faire de mauvais coups. Elle ne s’était jamais intéressée aux rideaux auparavant, qui eux, ne s’étaient jamais  "comportés" de la sorte ! Elle n’a donc jamais eu l’occasion de recevoir l’information lui indiquant que les rideaux n’étaient pas des jouets (comme les pattes de chaise, qui elles, avaient subi les attaques de Lolly lorsqu’elle n’était qu’un jeune chiot, ce qui avaient permis à ses humains de lui apprendre à rediriger sur ses os les envies de gruger). Après cette mésaventure, Lolly a été simplement remise en cage pour quelques mois encore lors de l’absence de ses humains.
D’autres chiens adolescents semblent oublier les règles de propreté et soudain, font pipi dans la maison. Ainsi, les maîtres d’un toutou de 10 mois avaient décidé de le laisser seul dans une pièce vide plutôt que dans sa cage pour lui donner plus de liberté de mouvements tout en assurant sa sécurité. Mais toutou a décidé un jour de ne plus se retenir quand les humains n’étaient pas là. Ceux-ci ne pouvaient pas réagir car leur compagnon n’aurait pas compris grand chose 5 heures après le méfait. Ils ont vérifié que médicalement tout était bien (une infection urinaire peut causer des accidents!), l’ont filmé afin de s’assurer qu’il n’était pas nerveux lorsque seul ( les chiens qui paniquent lorsque laissés seuls peuvent s’échapper) et l’ont bien observé. Ils l’ont donc remis en cage pour un mois durant leur absence et quand ils ont essayé de nouveau de le laisser seul dans la pièce, il n’a plus recommencé. A l’âge de 1 an et demi, sa famille pense le laisser progressivement libre dans la maison.
Il est donc préférable de laisser le chien en cage ou dans un enclos lors de nos absences, et ce, jusqu’à un âge plus mature, soit entre 1 et 3 ans dépendamment de l’individu. Quand on croit son chien prêt, on le laisse libre une dizaine de minutes à la fois. Si tout va bien, on essaie 20 minutes, puis une demi-heure, puis une heure, puis deux… Si jamais il arrive un accident, on remet le chien en cage pour les 2-3 prochaines semaines et on recommence tranquillement jusqu’à ce que notre compagnon sache rester sagement toute la journée à nous attendre. Ce n’est pas parce qu’un chien est prêt à un an qu’un autre ne devra pas attendre l’âge de 3 ans. Ce processus est individuel et plusieurs facteurs tels la nervosité du chien ou la présence d’un ami chat, des voisins bruyants, notre horaire, peuvent influencer le délai.

  Si on utilise la cage dès le jeune âge comme outil de sécurité et de prévention, le chien acquiert des bonnes habitudes qui lui permettront plus tard de rester libre sans problèmes. Le fait d’être restreint en cage permet à un jeune chien excité de se calmer plus vite, surtout s’il a quelque chose de bon à gruger (un os cru ou un jouet creux rempli de sardines, beurre d’arachide ou autres délices). Si la cage n’est pas utilisée comme un lieu de punition mais plutôt comme un lieu de relaxation, le chien apprend simplement à rester tranquille quand il est seul. Lorsqu’il est jeune et plein d’énergie, il a à sa disponibilité ses jouets et ses os à gruger et il apprend ainsi à s’amuser avec les bons objets. Par habitude, il va développer une préférence pour ses jouets plutôt que pour les draps du lit, les souliers ou les plantes auxquelles il n’a pas accès sans surveillance. En grandissant, il sait que lorsque sa famille est partie, la meilleure chose à faire est de dormir ou de gruger ses objets à lui.
En prévenant ainsi les accidents, on évite aussi beaucoup de stress dans la relation lorsqu’on revient du travail et qu’on découvre des dégâts. En effet, beaucoup de chiens commencent à développer des anxiétés lorsque laissés seuls, simplement parce qu’ils ont peur du retour qui veut souvent dire se faire chicaner. Ils se font discipliner parce qu’ils ont détruit quelque chose il y a 2 heures et trop souvent ne font pas le lien et n’y comprennent rien. Ils deviennent donc plus anxieux et, quand un chien est nerveux, mâcher le rassure ce qui risque de causer des dégâts encore plus importants… C’est un cercle vicieux qui peut ne jamais être commencé si on sait se servir d’une cage ou d’un enclos.
On parle ici d’une diminution de stress également pour vous. Si vous pouvez aller travailler l’esprit tranquille en sachant que votre chien est à l’abri de tout danger et erreurs, votre chien vous sentira moins tendu en partant et en rentrant, ce qui va vous éviter des anxiétés de séparation et autres troubles futurs. Si vous faites partie de ces amoureux d’animaux qui se sentent très coupables de mettre leur ami en cage, faites ce qu’il faut pour diminuer votre sentiment négatif :
Sachez que le chien vous fait confiance et vos émotions influencent largement les siennes. Si vous vous sentez mal en l’enfermant dans sa cage le matin (ou en sortant tout court) il sentira qu’il y a quelque chose de suspect et il commencera à s’inquiéter. Si vous pouvez vous concentrer sur le biscuit -ou encore mieux, le Kong ou autre jouet de ce genre fourré de gâteries (yogourt, biscuits au foie, canne pour chats, sardines, thon, fromage, beurre d’arachide, morceaux de poulet…les goûts sont différents, trouvez ce que votre chien adore) – que vous lui donnez en quittant, bientôt votre toutou va se ruer tout content dans sa cage à la vue du jouet et va avoir hâte que vous l’enfermiez dedans pour qu’il puisse se régaler. Fini les yeux piteux qui vous accompagnent jusqu’à la porte et vous hantent jusqu’au retour! Vous pouvez préparer votre chiot à accepter de rester seul sans peurs en lui apprenant à aimer sa cage.
Votre chien ne voit pas les barreaux de sa cage comme un symbole de prison. C’est une association d’idées de notre culture humaine… Il peut apprendre à associer une cage (ou même une laisse!) à l’équivalent d’une prison canine: un lieu de solitude, d’ennui et de beaucoup de frustrations si vous utilisez la cage comme punition, si vous ne laissez pas votre chien se dépenser suffisamment ou s’il y passe son existence. Le choix est le vôtre. Vous pouvez vous assurer que même si à cause de votre horaire votre chien adulte doit rester 8-9 heures seul en cage, il reste un chien heureux. Pour cela vous allez devoir vous en occuper adéquatement le matin et à votre retour, faire un effort pour le préparer aux départs et lui présenter sa cage comme un bon endroit.
Des chiots à l’état sauvage naissent dans une tanière, un trou dans la terre, caverne ou refuge sous la véranda de quelqu’un. L’endroit est petit et souvent sombre. C’est la première place où ils resteront seuls. C’est un endroit chaleureux de sécurité et de tranquillité. Quand une cage est bien présentée, un chien l’adopte comme sa tanière où même adulte, il aime s’y rendre pour les siestes, pour gruger ses os tranquille, ou pour s’évader des enfants en visite trop bruyants. Beaucoup de gens témoignent que leur chien assez rapidement va par lui-même dans sa cage pour gruger son os ou faire une sieste. C’est un bon signe qu’il voit la cage comme son lit et non comme une prison. Il suffit de placer le jeune chiot pour ses siestes dans sa cage pour former cette bonne habitude. Plus tard, on peut simplement laisser le coussin et enlever la cage, bien que la plupart des chiens aiment avoir un sentiment de tanière. Placer leur coussin sous une table (fig.1) ou dans une boîte pour les plus petits est donc une idée intéressante.

lit_pour_cage.jpg

Le lieu de repos favori de Zorro en visite: son lit en dessous d'un meuble, ressemblant à une cage ouverte. Zorro avait plusieurs inquiétudes à son arrivée et la cage est rapidement devenu son lieu de sécurité au point où j'ai fini par lui en acheter une pliante pour qu'on puisse l'amener facilement.

off_cage.jpg

Offa qui aime manger dans sa cage: plus facile à nettoyer si c'est salissant, facile de gérer afin qu'un autre chien ou chat ne lui en vole pas, le chien se sent en paix et bien entendu, cela aide à faire des associations positives avec la cage :).

  Pour un jeune chiot ou un nouveau chien adulte, on conseille parfois de placer dans la cage ou l’enclos notre vieux chandail dans lequel on a dormi exprès la nuit d’avant. L'idée est que notre odeur va donc rester avec lui et le réconforter. C'est possible mais non obligatoires si la cage est placée dans une pièce qui sent déjà vous comme la chambre à coucher. Des phéromones apaisantes style Adaptil peuvent parfois être plus efficaces au besoin. Si vous voulez utiliser le truc du chandail assurez-vous simplement que le chiot ne le mange pas. Les chiens détruisent souvent les objets avec notre odeur prononcée comme nos souliers, bas ou coussins préférés quand ils restent seuls et s’inquiètent. Ils sont probablement attirés vers ces objets à cause de notre odeur, et ensuite ils mâchouillent pour soulager leur stress.

Une excellente bonne association à la cage est formée en servant au chien ses repas à l’intérieur de la cage, y échappant régulièrement des succulentes miettes à trouver. Le but est que votre chien aime y entrer par lui-même. 

  Lorsqu’il est à l’aise d’y entrer et sortir à son gré, on peut commencer à refermer la porte derrière lui. Le mieux est de la refermer pendant qu’il mange son souper et la rouvrir dès qu’il a fini, avant qu’il ne s’inquiète. Ensuite, on peut l’inviter à l’aide d’une gâterie à l’intérieur, refermer la porte, échapper quelques gâteries à l’intérieur, puis quand il a terminé rouvrir la porte et ne pas s’en occuper. Il est alors bon que le chien sache qu’on a des bonbons mais qu’il ne peut pas les avoir. Après quelques instants on le réinvite dans la cage, on le félicite dès qu’il y entre et on lui redonne des biscuits. On le laisse ensuite sortir et on l’ignore sans lui donner les bonbons. A force de répéter, il va comprendre que lorsqu’il se laisse enfermer dans la cage il reçoit félicitations et nourriture, et que quand il en sort c’est  "plate" . On peut alors commencer progressivement à l’enfermer dedans pour plusieurs minutes. Il est bon de toujours lui donner un petit quelque chose quand on l’enferme dans sa cage ou dans son enclos. Le chien vit beaucoup dans le présent et cette tactique lui permet de voir positivement la cage : "oui, je vais me faire enfermer pour la journée mais j’ai un super bonbon maintenant!" . Plus tard, on peut arriver à des bonbons symboliques, comme un morceau de fromage cheddar aussi gros qu’un 10¢. Lorsqu’on part pour la journée, on peut lui donner quelque chose de plus intéressant et long à consommer, comme un jouet avec de la nourriture pour chats au bœuf et foie écrasé à l’intérieur qui lui demande du travail pour l’extraire et occupe le chien un bon 20 minutes.
  La plupart des chiots et des chiens adultes acceptent bien la cage lorsqu’elle est présentée de la sorte. N’attendez pas que votre chien pleure, hurle et gratte dans sa cage. Essayez de travailler l’association positive de rester en cage avant de devoir l’utiliser pour quelques heures. Vous pouvez recevoir de l'aide par consultation privée si c'est plus difficile. Nous offrons occasionnellement un cours de groupe ou un atelier sur le sujet.
   Il est important de ne pas y enfermer le chiot en cage, puis le laisser pleurer et japper. Parfois, on se fait dire  "de ne jamais ouvrir la porte pendant que le chien jappe. D’attendre qu’il arrête et lorsqu’il se tait, lui demander ‘assis’ l’ignorer le durant un petit 5 minutes". Je comprends le désir ici de ne pas "récompenser le mauvais comportement". Je préfère plutôt mettre l’accent sur « ne pas pratiquer le mauvais comportement » et simplement ne pas enfermer un chien en cage avant que vous lui avez apprit à bien l’accepter. Si on laisse un chiot pleurer en cage, qu'apprend-t-il? Il pratique de se sentir mal dans une cage, de ne pas aimer être isolé, de vivre de la détresse lorsqu'enfermé... Laisser un chiot vocaliser dans sa cage est surtout une bonne manière de causer des problèmes au lieu d'en résoudre!
   Vous voulez que votre chien prenne l’habitude de se détendre et d’aimer sa cage, de s’y sentir bien. Si vous le laisser japper, hurler, gratter, il pratiquera de détester sa cage, de craindre d’y être enfermé. S’il manifeste sa nervosité lorsque vous le placez en cage trouvez une alternative, engagez des gardiens ou promeneurs de chiens durant vos absences et travaillez avec un bon intervenant pour changer la perception de votre chien de la cage. Laisser le chien paniquer (hurler, japper sont des symptômes de l’état intérieur du chien) dans la cage ne lui apprendra pas qu’il est mal de vocaliser. Il va seulement pratiquer détester s’y trouver. Si vous croyez que votre chien allait bien réagir à la cage mais visiblement c’est le contraire qui arrive, sortez le de la cage et revoyez votre stratégie pour l’habituer au confinement.

   Si votre chiot ou nouveau chien pleure pendant les premières nuits dans sa cage, placez-la dans votre chambre ou dormez à côté. Vous pouvez même le flatter à travers les barreaux et lui parler si c’est de ça qu’il a besoin pour se sentir calme. Pour un petit chien dans une petite cage placez la cage ouverte sur le lit et dormir avec notre bras dedans est le début d'un apprentissage de se sentir rassuré en cage. Vous voulez éviter qu’il ne ressente de la peur dans sa cage. Après quelques jours il se sentira plus à l’aise dans votre maison et vous pourrez le laisser seul en cage. Il est naturel de laisser un jeune chiot dormir dans sa cage située dans la chambre de quelqu’un. Il est anormal pour un chien en bas de 4 mois de dormir seul. Dans la nature, il ne survivrait pas longtemps. Il doit vocaliser pour appeler sa famille et il va certainement pleurer s’il se sent abandonné ou perdu. Le laisser dormir dans sa cage dans votre chambre est parfait. À la puberté (entre 5 et 7 mois), vous pourrez éloigner la cage pour qu’il s’habitue à dormir seul dans une autre pièce si il n'est pas prédisposé à l'anxiété d'être séparé de vous. Un chien adulte, une fois rassuré sur le fait qu’il ne sera pas abandonné, accepte bien de dormir à part en autant qu’il ait assez de contacts sociaux durant la journée et la soirée. Bien sur, si cela vous plait, le chien peut dormir dans le lit avec vous sans problème toute sa vie, il n'y a aucune contre-indication à cela!
  Pour des chiots très nerveux, il peut être nécessaire de placer le chiot avec nous hors de la cage afin de le rassurer suffisamment. Il vient de se faire enlever de sa famille et sa maison et a réellement peur. Le plus important est qu’il pratique de se sentir en sécurité la nuit et qu’il dorme. Certains chiots sont tellement nerveux qu'il faudra dormir en cuillère avec afin qu'il se sente sécurisé et dorme. Vous pouvez placer un plastique sous votre drap si vous craignez un pipi qui abimerait votre matelas. Après quelques nuits vous pourrez graduellement le décoller. Si vous laissez le chiot pleurer dans sa cage toute la nuit, il apprend à ne pas aimer y rester. Plusieurs chiens ont des craintes à demeurer seul par la suite.

​

  Pour des chiens qui ont une forte tendance à surveiller les voisins et les passants et sonner l'alarme, les limiter à une cage, un enclos intérieur ou une pièce de la maison peut aider à réduire leurs aboiements indésirables. Le chien qui accepte bien de se faire enfermer en cage peut facilement comprendre qu’il n’est alors plus responsable de patrouiller le territoire. Il n’aboiera alors que lorsque quelqu’un sonne à la porte et non à chaque passant dans la rue. Un scénario similaire peut arriver avec un chien qui jappe au moindre bruit car il est méfiant. En le gardant en cage sans vue à l’extérieur et en camouflant les bruits en lui laissant une radio sur un poste de musique classique allumé, on peut réduire de beaucoup les plaintes des voisins tout en rassurant le chien qui se sent bien caché dans sa cage. Mon Zorro faisait partie de chiens qui arrivent avec un lourd bagage et des nombreux traumatismes. Jusqu'à ses 10 ans, il préférait rester seul dans sa cage plutôt que libre dans l'appartement si je lui donnais le choix. En vieillissant, il est devenu progressivement sourd et finalement les bruits extérieurs ne l'inquiétaient plus, il demeurait détendu à roupiller libre dans la chambre.

​

  Les chiens sont des prédateurs, charognards et opportunistes, et comme la plupart de prédateurs, sont plus actifs le matin et au crépuscule. Ils ont la capacité de s'adapter à des horaires humains étranges mais sont heureusement compatibles avec les journées de travail. Durant la journée, un chien adulte normal est heureux de dormir, ce qui est très compatible avec nos horaires de  "9 à 5" . Avec de l'interaction de qualité un peu le matin et davantage le soir (où à l’inverse selon vos préférences ou pour un chien plus actif), votre chien adulte peut très bien dormir toute la journée. La qualité du temps passé ensemble le matin ou le soir va lui permettre de simplement relaxer durant la journée à vous attendre. Les chiens de moins d’un an, par contre, demandent plus d’attention, et surtout, ne peuvent physiquement pas se retenir aussi longtemps. Une grande cage va nous permettre tout de même de garder cela faisable sans perdre notre emploi ou perturber le toutou. Si vous avez une possibilité de trouver un bon service de promenade de chiens (magasinez bien et éviter les promeneurs qui en marchent 15 à la fois ou utilisent des méthodes d’intimidation avec le chien!) cela peut vraiment aider en coupant une longue journée de travail et deux pour un chien actif.

  Une cage est un outil très pratique pour aider à apprendre à un jeune chiot ou à un chien adulte à être propre. Pour débuter, évitez de choisir un chiot qui a vécu 24 heures ou presque en cage ou en enclos, comme c’est le cas dans toutes les animaleries et malheureusement trop d’éleveurs de piètre qualité qui ont des chenils. Recherchez plutôt des chiots nés et élevés dans une maison car en plus d’une plus grande capacité sociale, ils seront plus faciles à mettre propre. Il est possible d’apprendre à un chien adulte ou à un chiot qui a vécu dans un chenil de garder la maison propre, mais ce sera plus long et plus pénible.
Naturellement, les chiens essaient de garder l’endroit où ils dorment propre. Si ils sont dans une petite cage ils vont essayer de se retenir pour ne pas avoir à marcher dans la saleté. Ce qui arrive avec les chiots et chiens qui vivent dans des cages, c’est qu’ils n’ont pas d’autre choix que de faire leurs besoins là où ils vivent. On peut donc dire qu’ils apprennent à être sales. Si un chien a eu la chance de vivre dans un espace propre et grand, il conserve cette tendance naturelle de ne pas souiller son lit. On peut donc utiliser cet instinct pour lui apprendre à faire ses besoins dehors ou dans une litière. Il est plus ardu d’apprendre la propreté à certaines races, comme par exemple les Beagles. C’est parce que ces chiens ont été élevés en chenil pendant des décennies, donc ils sont devenus plus tolérants à la saleté environnante. En plus, la plupart d’éleveurs de Beagles utilisent des enclos, des cages ou des chenils, ce qui n’aide pas du tout. Arrivés à la maison, ces chiots salissent facilement leur cage car d’une part, c’est l’endroit où ils sont habitués à évacuer, et d’autre part, ils sont  » programmés  » pour être moins sensibles à ce propos. On arrive éventuellement à leur apprendre à aller dehors pour leurs besoins, mais cela peut être plus long.
Pour le chiot ou le chien adulte normal, à qui personne n’a encore appris où faire ses besoins, le mieux est d’acheter une grande cage. Le chiot ne peut se retenir bien longtemps et si on le met dans une petite cage trop longtemps, il ne pourra physiquement plus se retenir et on va trouver un dégât à notre retour (et le chiot commencera à ne plus aimer sa cage). Cela varie d’un chien à l’autre, mais jusqu’à l’âge d’environ 6 mois, les muscles qui contrôlent la vessie sont faibles (ces muscles sont faibles aussi chez des chiens adultes qui n’ont jamais appris à se retenir). Un chiot de 8 semaines peut difficilement se retenir plus d’une heure (sauf lorsqu’il dort, mais dès qu’il se réveille, vite!!). Le chiot se retient un peu plus à 3 mois, quelques heures à 4 mois : certains disent qu’à 2 mois c’est 3 heures, à 3 mois c’est 4 heures, à 4 mois c’est 5 heures… Je crois que c’est plus une question individuelle selon le chien et la façon dont il développe ses muscles. Donc, pour un chiot ou un chien qui ne sait pas se retenir assez longtemps pour la durée de votre absence, la meilleure chose à faire est de le laisser dans une grande cage ou une cage ouverte dans un enclos. On place un pad (il y en a des lavables maintenant!) dans le fond et un jouet a gruger près de la porte. De cette manière votre toutou essaiera de se retenir, mais s’il n’est plus capable, il pourra faire ses besoins dans le fond de la cage sur le pad ou autre matière absorbante, puis revenir se coucher ou jouer près de la porte et il restera propre. À votre retour, vous n’aurez que le fond de la cage à nettoyer, ce qui est très facile avec les cages avec fond en plastique. Un petit truc: placez une petite roche plate ou autre objet en dessous de la cage pour faire pencher légèrement son plancher, de cette manière les liquides à l’intérieur qui n'étaient pas sur le pad resteront dans le coin du pad et non tout partout.
   S’il vous plaît, ne laissez pas un chiot (ou un chien adulte) trop longtemps dans une petite cage pour le forcer à se retenir. Ce qui risque d’arriver c’est que le chiot ne pourra plus physiquement se retenir et va devoir faire pipi là où il dort. Cet accident lui causera beaucoup de stress et il peut même craindre par la suite de rester enfermé dans sa cage. Pour vous, il sera bien pénible de laver la cage et le chien tout  "crotté" à votre retour et le processus d’apprentissage de la propreté peut être rallongé inutilement. En répétant cette erreur, on peut apprendre au chien à être sale, car il s’habituera à faire ses besoins là où il dort et ne se retiendra plus quand il sera dans sa cage.
  Lorsque le chiot aura vieilli et ses muscles se seront formés davantage, vous observerez qu’il ne salit plus la grande cage ou enclos intérieur durant vos absences. Il pourra toujours le faire si vous tombez en panne au retour et il n’arrive plus à se retenir, sans devoir demeurer dans ses besoins.

Certaines cages se vendent avec des séparateurs: une barrière que vous pouvez placer temporairement dans la cage pour la rendre plus petite et forcer le chiot à se retenir. C’est un outil qui peut être pratique en autant que vous ne placiez pas le chiot avec le séparateur plus longtemps que ce qu'il est apte à se retenir! On peut très bien se passer du séparateur.
Pour apprendre la propreté à un chiot ou à un chien adulte, on va utiliser deux principes majeurs :
1- le fait qu’il essaie de se retenir dans un espace restreint
2- le fait qu’il aime faire ses besoins à des endroits où il l’a déjà fait auparavant.

 

  Observer le chiot et faire de la prévention est le travail nécessaire. On peut alors apprendre à reconnaître les moments où le chiot a besoin d’aller dehors: après avoir mangé, après avoir bu, après avoir dormi, après avoir grugé et pour les jeunes chiots, après avoir joué, couru ou s’être excité autrement. Pour un chien adulte ça peut être 6 fois par jour, pour un chiot une fois par heure (sauf lorsqu’il dort). Lorsqu’on peut prévoir le moment où le chiot aura envie, on peut tout de suite l’emmener à la place désignée.
Par exemple si le chiot vient de se réveiller, on sait qu’il va avoir envie très bientôt. On l’amène donc tout de suite près de l’arbuste dans la cour. Mais là, il peut décider qu’il veut jouer et il ne pense pas à éliminer. On lui laisse 2 minutes pour faire ses besoins, et s’il ne fait rien, on peut alors l’enfermer dans sa cage avec séparateur où il va s’efforcer de se retenir ou simplement le tenir en laisse dans la maison. On peut attendre de 15 scondes à 20 minutes, et quand on pense qu’il sent qu’il a envie, on va le sortir et le placer à la même place en dessous de l’arbuste. On attend 2-3 minutes, si il ne fait toujours rien, on le retourne dans la petite cage ou en laisse pour une autre attente. Si il fait ce qu’il a à faire dehors, on le félicite, on joue avec et voilà qu’il peut-être libre dans la maison pour la prochaine demi-heure. Il va vite apprendre que si il veut courir dans le salon, il doit faire pipi dehors.   

  Lorsqu’on ne peut pas le superviser et donc le précipiter dehors au moindre geste suspect (comme quand il arrête de jouer et renifle par terre en tournant en rond, ce qui signifie probablement qu’il se prépare à éliminer), on peut le mettre dans la cage rapetissée à l’aide de la planche ou du séparateur avec un jouet à gruger et le sortir de temps en temps au bon endroit pour lui permettre d’éliminer. Moins il aura d’accidents dans la maison, moins il pensera à faire à l’intérieur. La volonté de retourner à l’endroit habituel est très pratique pour nous. Quand cette méthode est utilisée, après quelques semaines le chiot ne fait presque plus jamais ses besoins dans la grande cage et attend qu’on le sorte pour le faire car il a pris les bonnes habitudes. C'est beaucoup plus efficace que chicaner le chien pour un accident: ceci augmente son stress, il risque de commencer à se cacher pour faire ses accidents, il risque d'éviter de le faire en notre présence dehors et peut également essayer de 'nettoyer les preuves du crime' en mangeant/buvant le pipi ou les selles. Chicaner pour un accident n'apprend pas la propreté: le faire au bon endroit l'apprend.

  De nos jours, tous les chiens bénéficient du fait d’être habitué jeune à une cage. En plus des nombreux avantages comportementaux reliés à l’utilisation d’une cage (apprendre à se calmer, à gérer des frustrations mineures, à se sentir rassuré, à prendre des bonnes habitudes), de son côté pratique (quoi de plus facile en visite ou en voyage qu’une cage pour le chien qui peut alors se repérer et connaître sa place?) et de la sécurité qu’elle procure (prévient des accidents même mortels), le chien qui est confortable en cage souffre moins en voyage, en chenil, en pension ou pendant des séjours chez le toiletteur ou le vétérinaire, tous des endroits ou les cages sont utilisées. Imaginez le pauvre toutou qui supporte mal d’être enfermé, qui vient d’avoir un accident et qui doit séjourner à la clinique vétérinaire une nuit. Si au moins il considère sa cage comme un lieu positif, il aura ça à quoi s’accrocher pour se réconforter.

  S’il vous plaît, préparez votre compagnon à la vie actuelle et habituez-le à une cage, un enclos, des barrières ou autre forme de restriction de son espace, même si vous n’avez pas besoin de l’utiliser souvent. Si jamais il arrive des malheurs, un chien qui aime sa cage est beaucoup plus facile à faire garder, à soigner, et même de lui trouver une autre maison si le besoin arrive un jour.
  Les dernières années ont démontré que lorsque des crises climatiques frappent une région et les populations sont évacués et hébergés dans des camps, les animaux supportant de rester en cage y sont acceptés.

Lorsque la taille de la voiture versus le chien le permet, la manière la plus sécuritaire de voyager avec son chien est de le placer dans une cage de transport. En cas d’accident il ne revole pas en vous blessant ou s’infligeant des blessures sérieuses et si vous êtes inconscients, quelqu’un d’autre peut secourir votre animal qui ne sera ni propulsé dehors ni perdu car s’est enfui en panique. 

  En dernier lieu, pour ceux qui voient toujours une cage comme un lieu d’isolement cruel, mettez une grande cage dans une chambre avec des enfants. La plupart vont être ravis d’y amener leur sac de couchage et de dormir dedans:. Si l’on peut garder cet enfant en nous et percevoir la cage comme une caverne intéressante, notre chien aura beaucoup moins de difficultés à la percevoir de la même façon positive :).

Vous êtes les bienvenus de partager ces articles à condition de citer mon nom et le lien à mon site. Merci de ce respect qui me permet de partager de l'information gratuitement :). 

Zuzanna(Zuzia) Kubica CDBC & Mishtamek avec Zorro et Fleuve
Intervenante en comportement canin à CoeurCanin.com

Propriétaire de la Formation CoeurCanin pour intervenants en comportement animal

Certified Dog Behaviour Consultant of IAABC

Cofondatrice du RQIEC Regroupement Québécois des Intervenants en Éducation Canine

bottom of page